Confronté sans cesse au marché, l’identité d’un artiste fait face à l’idée de label, de marque. Paul Akije se positionne contre cette condition politique et économique en rapportant l’identité d’un artiste à une stricte énigme. Il ne donne rien de sa subjectivité, il n’apparaît pas, n’a rien à nous dire. Comme s’il n’existait pas, il rapporte le sujet, ce “je” que nous fantasmons, à un ensemble d’agrégats sans continuité. Cet exercice philosophique apparaît comme le lieu même de sa pratique, un mouvement dont le résultat n’est pas un “moi” pensé comme un produit, mais un mythe, celui d’une absence.
Paul Akije produit des œuvres d’une diversité telle que l’on dirait plusieurs personnes, un essaim, coordonné mais disparate. Comme un collectif béant, il est tout le monde et personne à la fois.
On trouve actuellement chez Arnaud Deschin une série de dessins comme des piles de recherches figées dans de la résine, une vidéo qui délire l’amour de l’amour, c est à dire la disparition d’un sujet dans la passion…
Paul Akije, au mur, "pièce n°11", vue de l'exposition "Sur rendez-vous" Arnaud Deschin galerie, Paris (photo © Constance Camus Govoroff)
