Vernissage le 8 février 2018, 18h-22h
Du 09.02 au 25.03.2018
Ouverture du vendredi au dimanche de 14h à 19h ou sur rdv

Emilie Segnarbieux, signe la communication visuelle de la galerie de Paris depuis 2016.

 

 

 

Avec le soutien aux galeries/première exposition du CNAP, Centre national des arts plastiques

RÉMY BRIÈRE, "Elvis kisses"

Solo SHOW

Rémy Brière vit et travaille à Paris.
Il est actuellement exposé à la Arnaud Deschin galerie pour son exposition personnelle "Elvis Kisses" qui a le soutien aux galeries/première exposition du CNAP, Centre national des arts plastiques (jusqu'au 25 mars 2018), ainsi qu'à La Maison des Arts de Créteil, dans le cadre de l'exposition collective Inspiration-transpiration organisée par le Syndicat Magnifique (jusqu'au 17 février 2018).
Diplômé de l'Ecole Supérieure d'Art de Clermont en 2010, il réalise une première exposition personnelle en 2011 à Qasba, à Brescia en Italie ainsi qu'à L'Espace d'En Bas, à Paris. En 2012, il réalise l'exposition Un bégonia vaut mieux que deux tu l'auras, à De La Charge, à Bruxelles. 
Il participe à plusieurs expositions collectives, signées notamment par les curateurs Camille Azaïs, Axelle Blanc, Marc Geneix ou encore Joel Riff.
Son travail est présenté à la Biennale de Mulhouse en 2012, au salon Jeune Création en 2013, à la FIAC 2014, au Salon de Montrouge en 2016 et nommé aux Révélations Emerige en 2018.

(english below)


Vernissage le 8 février 2018, 18h-22h
09.02—25.03.2018
Ouverture du vendredi au dimanche de 14h à 19h ou sur rdv
Arnaud Deschin galerie
18 rue des Cascades 75020 Paris
rdv@arnauddeschingalerie.com
+33 (0)6 75 67 20 96

"Elvis Kisses" de Rémy Brière chez Arnaud Deschin galerie
Rémy Brière est artiste et set designer. Il va sans dire que la relation dialogique entre l'art et la publicité est ambiguë et qu'elle pointe du doigt une certaine passivité collective... une question se glisse donc d'emblée entre l'harmonie visuelle de ses installations et les narrations qu'elles dessinent: sommes nous à l'endroit de simulacres scéniques employés à désacraliser l'histoire de la représentation?

À première vue, les œuvres semblent en filiation avec l'Arte Povera: le refus d'une assignation d'identité, la valorisation de processus qui mettent en relation des matériaux pauvres et sophistiqués, naturels, culturels... Mais dans une lecture distanciée qui investit la notion d'image.
Toutes ces catégories sont-elles bien en jeu?
Non. Rémy Brière me répond avec une sensibilité et une décomplexion désarmante. Il préfère que l'on sépare ses deux pratiques. Elles n'ont rien à voir. Il me parle de sa passion pour les lignes claires, les cintrages de métaux qui « esquissent des narrations, tout en convoquant le maniérisme ». Il cherche des glissements de référence « difficiles à assumer »: Elvis par exemple, un fétiche? tout autant qu'un « lieu commun »! C'est précisément ce trouble qui l'intéresse. Il ne veut pas avoir à se heurter à un art conceptuel pensé comme un « art savant », son travail est plutôt une « gymnastique de pensée » dont les étirements renversent les protocoles.
Sa pratique est avant tout processuelle: fabriquer des contenants, floquer, faire disparaitre l'objet, n'en garder qu'une silhouette, se livrer à des « gestes premiers ». Une tige de laiton? une fleur? Un diamant? Une pastèque? Qu'est ce qu'un « rapport immuable »? Celui qui permet à « une porosité » de résister à « un quadrillage de références »... celui qui fait vivre une « gestation » à l'endroit même de son « arrêt ».
De plus, il accorde une légitimité aussi grande au temps du plaisir qu'au temps de la conceptualisation: quelles sont les durées engagées dans une pratique? Il n'est surtout pas question d'efficacité, mais de corps qui vibrent dans leur relation à « l'espace », un espace à entendre comme l'endroit d'un « doute ». Car il est d'abord question de rapports de distance qui ne seront « jamais d'actualité », toujours antidatés, incernables, « mais sans aucun obscurantisme »: juste des signes ouverts.
Pour "Elvis Kisses", il détermine « un terrain de jeu dans le terrain de jeu », avec de la moquette et du sable coloré, puis y dépose un extincteur dont les instructions effacées font place à un poème. Plus loin, sur un passe-partout, il dessine une ligne enlevée au crayon puis s'emploie à la retrouver en studio avec un serpent sous son objectif. Ce sera au serpent d'adopter la pose, là ou une logique classique aurait suivi le rapport inverse, c'est à dire le mouvement d'un serpent et sa reproduction. Plus loin encore, une partition gravée d'un morceau de House, Artists with attitudes. Une « attitude »? Un faux ami pour les anglicistes. Le problème de traduction l'intéresse: non il ne s'agit pas de « mesquinerie » juste de « danse ».
Alors que le climat artistique nous pousse à penser chaque forme en terme de visualité médiatique, Rémy Brière, placé au centre de l'ouragan, ne vibre qu'en terme de processus, d'expériences de durées et d'espaces. Il débine ainsi l'enjeu politique du regard contemporain: celui d'un positionnement par rapport à l'image. À la manière d'un jeu spontané qui, envers et contre tout, déroute la perception pour livrer une réalité métaphorique.

Texte de Lucille Uhlrich

Opening on 8 February 2018, 6pm-10pm

09.02—25.03.2018
Opening Friday to Sunday from 2pm to 7pm or appointment

Arnaud Deschin galerie
18 rue des Cascades 75020 Paris
rdv@arnauddeschingalerie.com
+33 (0)6 75 67 20 96
With the support of the CNAP, Centre national des arts plastiques, for galleries/first exhibitions

Rémy Brière lives and works Paris.

His work is currently being exhibited at the Arnaud Deschin galerie in the solo show "Elvis Kisses" which has the support of the CNAP, Centre national des arts plastiques, for galleries/first exhibitions (until 25 March 2018), as well as at La Maison des Arts in Créteil, as part of the group show Inspiration-transpiration organized by the Syndicat Magnifique (until 17 February 2018).
After graduating from the Ecole Supérieure d'Art in Clermont in 2010, he had his first solo show in 2011 at Qasba, in Brescia, Italy, and in L'Espace d'En Bas, in Paris. In 2012, he organized the exhibition Un bégonia vaut mieux que deux tu l'auras, at De La Charge, in Brussels. 
He has taken part in several group exhibitions curated in particular by Camille Azaïs, Axelle Blanc, Marc Geneix and Joel Riff.
His work was shown at the Biennale de Mulhouse in 2012, at the Salon Jeune Création in 2013, at the FIAC 2014 and at the Salon de Montrouge in 2016, and nominated at the Révélations Emerige in 2018.

Elvis Kisses by Rémy Brière at the Arnaud Deschin Galerie

Rémy Brière is an artist and set designer. It goes without saying that the dialogic relation between art and advertising is ambiguous and points a finger at a certain collective passiveness… A question thus immediately slips between the visual harmony of his installations and their narratives:  are we on the right side of stage simulacra used to demythologize the history of  representation?

At first glance, the works seem related to Arte Povera: the refusal of any assigned identity, the enhancement of processes which link humble and sophisticated materials, and natural and cultural materials… but in a reading made at a distance which uses the notion of imagery.

Are all these categories really involved?

No. Rémy Brière answers me with a disarming sensibility and straightforwardness. He prefers his two activities to be separated. They have nothing to do with each other. He tells me about his passion for clear lines, and the bendings of metals which “sketch narratives, while summoning Mannerism”. He seeks shifts of reference that are “hard to assume”: Elvis, for example, a fetish? Just as much as a “commonplace”! It is precisely this confusion which interests him. He does not want to have to clash with a Conceptual art conceived as an “erudite art”, his work is rather a “gymnastics of thought”, whose expansions reverse procedures.

His praxis is above all process-related: making containers, insulating, getting the object to disappear, keeping just a silhouette of it, giving himself over to “primary gestures”. A brass rod? A flower? A diamond? A water-melon? What is an “immutable relation”? One which permits a “porousness” to withstand a “gridding of references”… one which brings about a “gestation” in the very place of its “standstill”.

What is more, he grants an equally large legitimacy to pleasure time as to the time of conceptualization: what are the time-frames involved in a praxis? It is above all not a question of effectiveness, but of bodies which vibrate in their relation to “space”, a space to be understood as the site of a “doubt”. Because what is involved first and foremost is relations of distance which will “never be topical”, always pre-dated, indefinable, “but without any obscurantism”: just open signs.

For Elvis Kisses, he defines “a playground within a playground”, with fitted carpet and coloured sand, then he places an extinguisher in it, whose erased instructions make way for a poem. Further on, on a passé-partout, he draws a lively line in pencil then tries to find it in his studio with a snake beneath his lens. It is up to the snake to adopt the pose, precisely where a classical logic would have followed the reverse relation, which is to say the movement of a snake and its reproduction. Further on still, a score engraved on a piece of House, Artists with attitudes. An “attitude”? A false friend for Anglicists. The translation problem interests him: no, it is not a question of “pettiness”, just of “dance”.

When the artistic climate prompts us to think of each form in terms of media visuality, Rémy Brière, positioned in the eye of the hurricane, only vibrates in terms of processes, experiences of times and spaces. He thus bad-mouths the political challenge of the contemporary way of looking at things: that of a positioning with regard to the image. In the manner of a spontaneous game which, in the face of everything, disconcerts perception and delivers a metaphorical reality.

Text, Lucille Uhlrich